Les placements financiers : livrets, actions, obligations...
Comment bien placer son argent ? Quels sont les meilleurs placements financiers ?
“Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier”
Vous connaissez certainement cette maxime. Mais en matière de produits financiers, le choix est vaste !
Pour l’épargnant, l’enjeu est de trouver le bon équilibre entre l’espérance de rendement et le risque, mais aussi de bien comprendre ses placements financiers pour mieux garder le cap en période de doute.
Voici un panorama des principaux placements financiers.
Les placements bancaires
Les placements bancaires sont les plus simples. On parle aussi d’épargne contractuelle : les conditions sont définies par contrat et ne dépendent pas directement des marchés financiers.
Les livrets réglementés
Les livrets réglementés sont les placements les plus populaires dans l’épargne des ménages : Livret A, Livret de Développement Durable et Solidaire, Livret Jeune, Livret d’Épargne Populaire… Selon l’Observatoire de l’Épargne Réglementée de la Banque de France (chiffres 2020), les placements bancaires représentent un tiers de l’épargne financière des Français.
Les caractéristiques de ces placements sont fixées par l’État (à l’exception du Livret Jeune, pour lequel les banques ont une latitude sur le taux servi).
Ils sont sans frais, défiscalisés, garantis en capital, mais plafonnés en montant.
Le taux du Livret A, fixé par une formule, s’élève à 1% par an (avril 2022). Ce taux peut sembler faible, mais il est en pratique actuellement bien supérieur aux taux de marché pour un risque nul !
Les livrets bancaires
En complément, les banques peuvent proposer des livrets bancaires non réglementés, appelés “super livrets” lorsqu’ils offrent un taux d’intérêt bonifié. Ces offres peuvent être intéressantes, mais attention aux promotions affichant un taux alléchant qui ne s’applique que sur une durée très courte !
En outre, leurs intérêts sont soumis à fiscalité : la rémunération nette peut se révéler moins compétitive qu’un simple Livret A. Ces livrets sont à utiliser ponctuellement, en complément de l’épargne réglementée, lorsque vous avez des liquidités importantes à rémunérer sur une courte durée sans risque, par exemple pour les fonds destinés à une acquisition immobilière en attente de signature.
Les comptes à terme
Pour l’épargnant capable de faire une concession sur la disponibilité de ses fonds, il existe la solution du compte à terme. En échange d’une immobilisation des fonds pendant une durée définie à l’avance (généralement de 3 mois à 5 ans), ce placement offre un taux d’intérêt connu à l’avance, d’autant plus avantageux que l’engagement est long. Des portes de sortie peuvent être aménagées, moyennant pénalités.
Les livrets et comptes à terme bancaires ne présentent pas de risque de perte en capital, hors dispositions contractuelles (pénalité de sortie anticipée par exemple) ou défaut de la banque.
Les placements bancaires en pratique
Ces produits sont parfaits pour l’épargne de précaution, dont le critère principal est la disponibilité et l’absence de risque.
En revanche, les placements bancaires sont rarement un bon placement financier à moyen et long terme : accumuler trop de liquidités faiblement rémunérées érode la valeur d’un patrimoine dans la durée compte tenu de l’inflation.
Pour espérer développer son patrimoine dans la durée, il convient d’accepter une part de risque et d’investir en actions et en obligations.
Les actions et titres de capital
Que sont les actions ?
Les actions sont des parts du capital d’une entreprise. Lorsque vous achetez une action d’entreprise, vous devenez copropriétaire de cette dernière, ce qui vous donne le droit d’être informé sur la marche des affaires, de participer à ses assemblées générales, d’y voter, et éventuellement de percevoir un dividende.
Vous faites désormais partie de l’entreprise, vous en êtes actionnaire ou associé : ces termes ont la même signification.
Pour les actions cotées en Bourse, on distingue généralement le marché primaire et le marché secondaire.
Le marché primaire est celui sur lequel les actions nouvellement créées sont proposées à la vente aux investisseurs, à l’occasion d’introductions en Bourse et d’augmentations de capital, permettant notamment de lever des fonds nouveaux pour assurer le développement. Ce marché est plus ou moins actif, selon les besoins des entreprises de collecter des nouveaux capitaux.
Dès que les actions nouvelles sont émises, le marché secondaire prend le relais. C’est le marché sur lequel les investisseurs achètent et revendent quotidiennement les actions existantes, à un prix déterminé par l’offre et la demande. C’est celui que l’on nomme traditionnellement la Bourse.
On a coutume de faire rimer actions avec la Bourse, mais toutes les actions ne sont pas cotées en Bourse. Loin de là ! Votre boulangerie est probablement une société par actions, elle n’est pourtant pas cotée en Bourse. Les actions sont avant tout un moyen juridique d’organiser le capital d’une entreprise, quelle que soit sa taille et ses ambitions de développement.
L’immense majorité des entreprises ne sont pas cotées en Bourse. Cela ne signifie pas pour autant qu’il est impossible d’en devenir associé. On parle alors de private equity ou capital investissement, technique d’investissement accessible via des fonds d’investissement spécialisés dans la prise de participation dans des entreprises non cotées.
Une classe d’actifs, de nombreux styles
On dénombre près de 700 sociétés cotées sur Euronext Paris (la “Bourse de Paris”), près de 6 000 en Europe occidentale, et 40 000 dans le monde. C’est un vivier extrêmement riche d’aventures entrepreneuriales diversifiées.
Outre les classifications sectorielles et géographiques, les investisseurs regroupent des sociétés cotées selon différents critères tels que :
- la capitalisation boursière de la société (sa taille, c’est-à-dire le nombre de ses actions multiplié par la valeur de chacune) : des toutes petites valeurs aux très grandes valeurs
- la distinction value / growth : les entreprises dites “value” sont considérées comme décotées, tandis que les titres “growth” se caractérisent par des perspectives de croissance supérieures à celle du marché.
Vous retrouverez ces termes dans les documents des OPC actions : si un gérant de fonds est spécialisé dans le style “small cap value”, vous ne trouverez pas d’actions Amazon ou Apple dans son portefeuille !
Il n’existe pas de style intrinsèquement plus rentable qu’un autre : le marché obéit à des cycles. L’essentiel est de vous assurer que votre portefeuille est correctement diversifié.
Actions : un rendement potentiellement supérieur aux placements sans risque, mais volatil
Les actions sont généralement un placement rémunérateur à long terme.
La rémunération de l’actionnaire provient de deux sources :
- les éventuels dividendes, qui sont une fraction du bénéfice distribué,
- l’appréciation possible du cours de Bourse au moment de la revente.
Pour juger de la rémunération à long terme d’un placement en actions, il faut donc éviter de regarder les cours seuls, et toujours intégrer les dividendes.
Historiquement, le S&P 500, qui représente les plus grandes actions cotées américaines, a rapporté environ 10% par an dividendes réinvestis depuis 1928 (notre source – cet indice a été choisi car il disposait d’un très long historique). Notre indice national, le CAC 40, n’est pas en reste avec une performance annuelle proche de 9% dividendes réinvestis depuis sa création le 31 décembre 1987.
Attention : Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps. De plus, ces performances sont des moyennes : le parcours n’a pas été de tout repos !
Mais malgré les krachs et les guerres mondiales, l’économie a toujours redémarré. Investir en actions, c’est s’associer à la création de valeur économique des entreprises à long terme. C’est pourquoi les actions ont toujours été et restent selon nous le moteur de performance principal d’un portefeuille financier sur le long terme.
Les risques associés aux actions
Les actions sont aussi l’un des placements financiers les plus risqués. Économiquement, cela s’explique par le fait que les actionnaires sont les moins protégés en cas de difficultés financières. Ils sont là pour assumer le risque financier. La prise de risque est une condition nécessaire pour espérer un rendement supérieur au taux sans risque.
Le placement en actions n’est pas garanti en capital. Les actions présentent les principaux risques suivants :
- risque de perte en capital : les évolutions d’offre et de demande peuvent entraîner une évolution défavorable des cours.
- risque de marché : ce risque se matérialise lors de la vente d’une action à un prix inférieur à sa valeur d’achat.
- risque de liquidité : il peut être difficile de revendre des actions dans de bonnes conditions de prix, particulièrement si les volumes échangés sur le marché sont faibles, par exemple sur les petites et moyennes valeurs.
- risque de faillite : en cas de liquidation de l’entreprise, les actionnaires sont les derniers payés. Les liquidités retirées de la vente des actifs rembourseront en priorité les créanciers (État, organismes sociaux, salariés, fournisseurs…), et seul l’éventuel reliquat sera partagé entre les actionnaires.
- risque de change : ce risque survient lorsque l’investisseur acquiert des titres libellés dans une autre devise que la sienne.
Pour limiter ces derniers, il convient de diversifier et d’adopter un horizon de placement long, idéalement 5 ans ou plus. Les actions sont la classe d’actifs idéale pour préparer votre retraite lorsque vous avez du temps devant vous, ou pour l’épargne d’un enfant qui vient de naître. Plutôt que d’éviter le risque à tout pris, il faut le maîtriser, toujours dans le respect de sa propre tolérance à l’incertitude.
Les placements actions en pratique
Il est possible de constituer son portefeuille d’actions seul, en achetant les titres un à un. Cependant, sélectionner les entreprises, analyser leurs comptes, suivre leur actualité et effectuer un suivi régulier demande une expertise et du temps. En outre, il peut être difficile ou laborieux de placer des montants élevés tout en restant correctement diversifié.
L’alternative consiste à souscrire des parts d’OPC (organisme de placement collectif, SICAV ou FCP). Cette solution permet d’accéder à un portefeuille d’actions déjà constitué et géré par des professionnels. Vous bénéficiez ainsi de l’expertise d’une équipe de gestion et de ses moyens d’analyse.
Chaque OPC a sa stratégie propre. Le style d’investissement, le périmètre géographique est décrit dans un document nommé prospectus, et résumé dans le DICI.
Les obligations et titres de dette
Que sont les obligations ?
Les obligations sont des titres de reconnaissance de dette. Lorsqu’une entreprise émet une obligation, elle s’engage à payer régulièrement des intérêts et à rembourser le capital à une date fixée à l’avance.
Le paiement d’intérêts et le remboursement du capital dépendent de la solvabilité de l’émetteur.
Les obligations sont émises par des organismes publics comme privés. Les États sont d’importants émetteurs d’obligations. Elles sont alors appelées Bons du Trésor, ou OAT en France, pour Obligations Assimilables au Trésor, ou encore Bund en Allemagne.
Les obligations sont aussi émises par des collectivités locales, des organismes parapublics, des entreprises privées de premier plan (cotées en bourse ou non) et par des petites entreprises, plus risquées, voire par des entreprises en difficulté financière.
Les obligations peuvent s’échanger sur un marché financier.
Bien évidemment, plus le risque de crédit (c’est-à-dire le risque de non paiement des coupons ou de non remboursement du capital) est élevé, plus le rendement de l’obligation est élevé, car l’émetteur doit proposer un avantage pour que les investisseurs s’intéressent à lui malgré le risque plus élevé.
Les obligations sont moins médiatisées que les actions, mais au niveau mondial, la taille du marché obligataire est supérieure à celle des actions !
Les obligations ne forment pas un marché homogène : il existe de nombreux titres obligataires spécifiques (obligations convertibles, hybrides, etc.) qui peuvent faire l’objet de stratégies spécifiques.
Tout comme pour les actions, on distingue le marché primaire et le marché secondaire. Contrairement à une idée reçue, l’un comme l’autre contribuent au financement des entreprises. Il n’est pas nécessaire de participer au marché primaire pour financer une entreprise.
Une évolution souvent à l’inverse des actions
Les obligations s’utilisent généralement dans un portefeuille diversifié en complément aux actions. Leur potentiel de performance est moindre, mais elles jouent souvent le rôle d’amortisseur en période de stress, car elles montent généralement lorsque les actions baissent, en vertu d’un phénomène nommé “fuite vers la qualité”.
La majorité des obligations sont à taux fixe. Le taux des coupons des obligations nouvellement émises dépend du niveau des taux d’intérêt au moment de l’émission et du risque de crédit de l’émetteur.
Une fois émises, les obligations sont donc sensibles aux mouvements de taux d’intérêt : elles perdent de l’attrait lorsque les taux d’intérêt augmentent mais prennent de la valeur lorsque les taux baissent. On considère donc que le cours des obligations déjà émises évolue à l’inverse des taux.
L’idéal est donc d’associer actions et obligations au sein d’un portefeuille diversifié, dans des proportions qui dépendent de votre objectif de rentabilité, votre sensibilité au risque et votre horizon de placement.
Les risques associés aux obligations
Le placement en obligations n’est pas garanti en capital.
Il présente les risques suivants :
- risque de perte en capital : les évolutions d’offre et de demande peuvent entraîner une évolution défavorable des cours.
- risque de crédit : l’émetteur peut devenir insolvable et ne pas payer ses coupons ou rembourser ses obligations au terme convenu,
- risque de taux : le cours des obligations à taux fixe évolue à l’inverse des taux d’intérêt,
- risque de marché : les cours sont sujets aux variations d’offre et de demande des autres investisseurs,
- risque de liquidité : il peut être difficile de revendre une obligation rapidement, par manque d’acheteurs.
Les placements obligataires en pratique
À de rares exceptions près, il est impossible pour un particulier d’acheter des obligations sur le marché primaire, et très difficile d’acheter sur le marché secondaire. En outre, les montants nominaux sont généralement élevés (100 000 € ou 1 million d’euros), ce qui rend la diversification impossible. Enfin, la majorité des échanges n’a pas lieu sur une place boursière mais de gré à gré, entre intervenants professionnels. Pour toutes ces raisons, on peut considérer que le marché des obligations est inaccessible aux particuliers.
Le passage par un OPC est presque toujours nécessaire. En achetant une part d’OPC, vous achetez un portefeuille d’obligations déjà constitué géré par une équipe de professionnels des marchés, tout en bénéficiant d’une liquidité et d’un ticket d’entrée faible.
Comme pour les actions, il existe de nombreux OPC obligataires. Renseignez-vous sur la stratégie de chacun : un fonds investi uniquement en obligations d’État européens n’aura pas le même profil de risque et pas le même potentiel de rendement qu’un fonds spécialisé dans les titres à haut rendement émis par des sociétés fragiles !
Le premier aura tendance à jouer le rôle d’amortisseur lors des périodes de volatilité sur les marchés, tandis que le second aura un comportement intimement lié à la santé financière des entreprises en portefeuille, donc plus proche des actions. Les obligations ne sont pas une classe d’actifs homogène.
Le fonds en euros de l’assurance-vie est un support de placement majoritairement constitué d’obligations, avec toutefois des règles particulières car c’est un produit d’assurance. Dans un patrimoine financier, il peut tempérer la prise de risque, mais n’aura pas le même comportement qu’un OPC obligataire. Il offre toutefois un bon compromis entre le rendement et le risque puisqu’il est garanti en capital par l’assureur.
Les autres placements financiers (gestion alternative, produits structurés…)
Il est impossible de dresser un catalogue exhaustif des produits financiers, tant l’ingénierie financière innove chaque jour pour construire des produits adaptés aux préférences de chaque investisseur.
Néanmoins, chaque placement a toujours une logique économique. Pour apporter une rémunération, il doit s’associer à la création de valeur, et donc utilisera le plus souvent, les actions ou les obligations, formats juridiques incontournables pour faire le lien entre l’activité concrète d’une entreprise et l’acte d’épargne.
Face à un produit inconnu ou nouveau, cherchez toujours à comprendre comment il utilise actions et obligations pour fonctionner, et d’où vient la rémunération proposée.
Placements financiers : dans quelles enveloppes fiscales ?
Pour les livrets et comptes à terme bancaires, la question ne se pose pas : l’épargne est déposée dans les comptes de la banque.
En revanche, les placements boursiers (actions et obligations, en direct ou en OPC) doivent être déposés sur un compte. Outre les considérations techniques et les frais, l’idéal est de choisir la bonne enveloppe pour optimiser la fiscalité.
- le PEA, réservé aux actions, est idéal pour recueillir la partie risquée du patrimoine,
- l’assurance-vie donne accès au fonds en euros et à une gamme d’OPC (actions, obligations, immobilier…) sous forme d’unités de compte et offre des avantages fiscaux et successoraux,
- le PER est spécifique à la retraite et offre une défiscalisation à l’entrée. Il est lui aussi polyvalent en matière de classe d’actifs.
- le compte-titres donne accès à tous les univers d’investissement (titres vifs, ETF, OPC, diversification internationale, produits dérivés…), n’a aucun plafond, permet la distribution de revenus… mais obéit au régime fiscal général.
Votre gérant privé détermine avec vous les enveloppes les plus adaptées selon votre profil de risque, votre horizon de temps, vos projets et votre situation familiale.
Quelques conseils supplémentaires
- Ne confondez pas l’actif économique, qui déterminera l’espérance de rendement et le risque de votre épargne, et l’enveloppe de détention. Par exemple, un OPC en actions détenu dans un contrat d’assurance-vie reste un placement en actions.
- La répartition entre actions et obligations est le principal déterminant à long terme du rendement et du risque de votre patrimoine financier.
- Un placement financier ne peut pas être rémunérateur, sans risque et liquide à la fois. Vous devez toujours faire une concession sur l’un de ces critères.
Les placements financiers et LFDE
La Financière de l’Échiquier (LFDE) et les actions, c’est une histoire d’amour de longue date ! Depuis plus de 30 ans, notre démarche d’investissement repose sur la connaissance fine des entreprises, de leur modèle économique et de leurs dirigeants.
Notre expertise initiale, centrée sur les petites et moyennes valeurs européennes, s’est depuis étendue aux grandes capitalisations internationales et aux obligations.
En outre, notre engagement ancien en faveur de l’Investissement Socialement Responsable (ISR) a nourri notre conviction la plus forte : les entreprises les plus vertueuses sur les enjeux Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) sont aussi les plus performantes.
Nous avons ainsi conçu une approche d’analyse extra-financière importante, qui repose notamment sur une politique d’exclusion et une notation propriétaire des entreprises sur des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance. Cette approche, fondée sur la rencontre des entrepreneurs, a été formalisée dès 2007 et est sans cesse enrichie depuis.
Pour en savoir plus : l’investissement responsable chez LFDE.
N’hésitez pas à nous contacter pour des conseils en placement financier.