Market-timing : l’épineuse question du « bon moment » pour investir en bourse

Les points clés:

  • En théorie, choisir le bon moment pour investir permet d’accéder à de meilleures performances.
  • En pratique, il est difficile, de façon régulière, d’anticiper les bonnes conditions de marché. La réussite d’un investissement de long terme repose davantage sur la qualité intrinsèque de cet investissement. L’investissement progressif est une bonne approche en vertu d’un principe de prudence.

Je souhaite investir en bourse, mais est-ce le bon moment ? ”.  “ N’est-il pas trop tard pour entrer sur le marché ? ”.  “Les valorisations ne sont-elles pas excessives ? ” .  “ Le marché est bas, il risque de baisser davantage ”.  Turbulences du marché, actualité économique, rumeurs et fakes news d’un côté, biais émotionnels et intuition de l’autre ; nombreux sont les facteurs qui forment et déforment notre perception des choses, et rendent la question du « bon moment pour investir » résolument complexe.

La théorie : acheter au plus bas, vendre au plus haut 

Le mythe de l’investisseur achetant toujours au plus bas et vendant systématiquement au plus haut en fait rêver plus d’un. Grâce à une analyse technique aiguisée, cette stratégie peut s’avérer payante à court terme. Mais elle est plutôt utilisée par les professionnels de l’investissement, tels que les fonds spéculatifs notamment.

Dans la pratique, il est difficile d’anticiper ce qu’on appelle le bon « market timing »

There are only two types of people when it comes to market timing: (1) People who cannot do it, (2) People who have not realized that they cannot do it.

Terry Smith

Certains investisseurs particuliers s’y aventurent, mais même avec du flair, de la rigueur, un peu de chance et de bonnes informations, cette quête du market timing peut rapidement virer au cauchemar. Et le réveil peut être brutal.  Il n’existe pas à ce jour de méthode scientifique à même de déterminer le moment idéal pour investir ou céder des positions, avec une efficacité éprouvée dans le temps.

Par ailleurs, cette question du timing diffère sensiblement en fonction des actifs ou des titres que vous cherchez à acheter. Le bon moment ” pour acheter des actions du secteur du luxe n’est pas nécessairement le bon moment pour acheter des métaux précieux. Un point d’entrée attractif sur les valeurs cycliques (énergie, construction, automobile…) est souvent un moins bon moment pour les secteurs défensifs (santé, nouvelles technologies, etc.). Concernant les actions, la taille de capitalisation implique aussi des comportements très différents et pas toujours corrélés.

Vous l’avez compris, la quête du market timing idéal peut rapidement virer au casse-tête. Alors soyons humbles face à cet état de fait, laissons cette pratique aux traders “ à haute fréquence ” et intéressons-nous aux bonnes pratiques à adopter pour composer avec la volatilité, inhérente aux marchés financiers.

L’investissement graduel, une solution satisfaisante dans une “ gestion prudente

En premier lieu, nous pensons qu’au-delà du timing parfait, le bon sens doit être au cœur de votre stratégie d’investissement. Des principes simples de diversification devraient vous permettre de traverser le plus sereinement possible toutes les crises à venir.

Nous sommes par ailleurs convaincus que c’est la qualité des investissements qui fait la différence. Cela est d’autant plus vrai si vous êtes un investisseur de long terme.  En matière d’actions, La Financière de l’Echiquier se repose sur une analyse fondamentale approfondie ainsi que sur la proximité avec les managers de sociétés en portefeuille, deux éléments qui nous semblent être des facteurs clés de réussite.

Si vous disposez d’une somme importante à placer, l’investissement graduel est à privilégier.

  • Dans un marché baissier, chaque à-coup sera une occasion de renforcer votre investissement, en moyennant mécaniquement à la baisse votre coût d’acquisition.
  • Dans un marché haussier, cette pratique laissera apparaître un manque à gagner. Il n’y a pas de méthode parfaite. Mais en vertu du principe de prudence, c’est un risque que nous sommes davantage prêts à accepter.

Si vous disposez d’une capacité d’épargne régulière, optez pour l’investissement programmé. Vous bénéficierez ainsi des fluctuations des marchés, selon le même principe.

Un exemple d’approche de l’investissement progressif chez LFDE

A La Financière de l’Echiquier, nous avons souvent recours à la règle du 40/30/30 lorsque vous nous confiez un capital :

  • 40% à l’arrivée des fonds pour mettre l’épargne au travail sans attendre
  • 30% dans un second temps en cherchant à capter un moment de repli sur une partie de l’allocation cible
  • Le solde quelques semaines/mois plus tard selon les opportunités

En bourse, la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain, et le fait d’étaler les investissements nous permet de mieux appréhender le marché, dont la tendance peut brusquement changer, dans un sens comme dans l’autre.

Nous avons en revanche une certitude : l’investissement sur les actions nécessite un temps long, et le temps est votre allié.