Avy Amiel

Taux courts, taux longs : Comment s'y retrouver ?

Emprunter une somme d’argent à court terme ou à long terme ne présente pas le même coût. En général, plus la durée est longue, plus le taux d’intérêt est important car la banque doit couvrir le risque sur l’ensemble de la période. Mais comment différencier les taux court des taux longs ? Comment sont-ils déterminés ? Quels sont les impacts de leur augmentation sur la rémunération de l’épargne et sur les crédits immobiliers ?

 

Comment sont définis les taux courts ?

Les institutions financières se prêtent des capitaux entre elles pour obtenir, sur des périodes très courtes (inférieures à un an), l’argent nécessaire à leurs activités.

Afin de contrôler les taux d’intérêts sur ce marché monétaire, c’est la Banque Centrale Européenne (BCE) qui fixe les taux d’intérêts à court terme, appelés « taux directeurs ». L’un des plus suivi est le taux de refinancement. C’est le taux d’intérêt pratiqué par la BCE pour les prêts à court terme qu’elle octroie aux établissements bancaires qui ont besoin de liquidités. Fixés à 0% depuis 2016, la BCE les a remontés deux fois en 2022 pour les porter à 1,25% le 14 septembre 2022.

Quelles sont les influences des taux courts ?

Les taux courts représentent la rémunération de l’argent sur des courtes périodes. Ces taux sont la référence pour les comptes d’épargne.

Lorsque la BCE décide de rehausser ses taux, cela se répercute progressivement sur les produits bancaires traditionnels (les dépôts à terme et produits monétaires). Le rendement de ces placements se voit ainsi graduellement augmenter.

Concernant les crédits à taux variable, ils seront déterminés par les taux d’intérêts à court terme. En relevant les taux courts, la BCE fait payer plus cher les emprunts qui ont été faits sur une base de taux variable. Il s’agit par exemple des crédits aux entreprises qui empruntent à court terme.

Comment sont déterminés les taux longs ?

Les taux longs réagissent aux anticipations de croissance de l’économie et à l’inflation.

Sur le marché obligataire (supérieur à un an) les taux longs correspondent aux cours auxquels les obligations d’Etats s’échangent sur les marchés. La référence est d’ailleurs l’obligation d’Etat à échéance 10 ans.

Les taux longs proposés sont la rémunération des placements dits « sans risque » sur le moyen et long terme car l’Etat est couramment présenté comme l’agent économique le moins risqué.

A titre d’exemple, les taux longs étaient à 0,30% en début d’année 2022, et étaient à des niveaux de 3% fin octobre 2022.

Quels sont les impacts des taux longs ?

Les taux longs exercent une influence sur les crédits immobiliers long terme à taux fixe.
Ainsi la hausse des taux longs augmente le taux d’intérêt des crédits car la banque va devoir emprunter cette somme sur les marchés obligataires (prix du refinancement) à un taux d’intérêt plus élevé.

Par ailleurs, si nous prenons l’exemple de l’année 2022 la hausse des taux longs rend inintéressante toute renégociation de prêt, car, dans ce contexte, les taux d’intérêts du marché sur l’immobilier sont dans la majorité des cas supérieurs à ceux octroyés ces dernières années.

Côté placement, la hausse des taux longs renforce les rendements proposés notamment par les entreprises sur le marché obligataire.