Rolando Grandi

Croissance, innovation et leadership

Interview accordée au magazine Gestion de fortune.

Quel est l’objectif d’investissement d’Echiquier World Next Leaders ?

Il s’agit d ’un fonds multi thématiques, investi en actions internationales, en quête des futurs leaders de l’économie de demain. La démarche de l’équipe de gestion en charge de la gamme thématique internationale à laquelle Echiquier World Next Leaders appartient, s’articule en 2 axes. Nous sommes en permanente réflexion sur l’avenir et les tendances qui vont le façonner. Ces tendances structurelles sont des mégatendances que nous souhaitons accompagner sur la durée. Nous nous intéressons aux caractéristiques spécifiques des entreprises qui participent au développement de ces mégatendances, plus spécifiquement à leur capacité à générer de la croissance, à mobiliser l’innovation et à entretenir leur leadership. Nous mettons l’accent sur 2 profils d ’entreprises: celles qui amorcent la phase d’accélération de leur croissance, et celles, plus matures, dont le business model évolue grâce à l’innovation, et qui reprennent le chemin vertueux de la forte croissance.

Comment s’intégre Echiquier World Next Leaders dans votre gamme de fonds ?

Dès 2013, il est venu compléter notre offre en proposant une gestion de conviction multi thématique internationale. Il est parfaitement complémentaire du fonds Echiquier World Equity Growth, dont le portefeuille est composé de grands leaders établis de la croissance mondiale. Il n’y a aucun recoupement entre les univers d’investissement de ces deux fonds. Le premier investit sur des géants comme Microsoft [1], dont la capitalisation a dépassé 1 700 milliards de dollars, alors qu’Echiquier World Next Leaders s’intéresse aux valeurs dont la capitalisation est généralement inférieure à 20 milliards de dollars et qui participent aux grandes tendances structurelles émergentes. Deux autres fonds ont ensuite étoffé notre gamme thématique internationale: Echiquier Robotics en 2015 et Echiquier Artificial
Intelligence en 2018 [2].

Quelle est l’étendue de votre univers d’investissement ?

Nous nous intéressons aux dix mille entreprises cotées dans le monde dont la capitalisation boursière est supérieure à un milliard d’euros. Nous appliquons un premier filtre quantitatif pour sélectionner celles dont le chiffre d’affaires est inférieur à 5 milliards d’euros, la capitalisation boursière inférieure à 20 milliards d’euros, et la croissance du chiffre d’affaires supérieure à 12% par an sur les 3 prochaines années [3]. Enfin, nous les sélectionnons pour leur activité dans un secteur d’avenir, des thématiques identifiées comme les plus représentatives de notre vision de l’économie de demain. Nous obtenons ainsi une première sélection de quelque 600 entreprises, sur laquelle nous appliquons notre processus d ’analyse qualitative.

Quelles sont les autres caractéristiques que vous privilégiez ?

Nous veillons à ce que l’entreprise bénéficie d’avantages compétitifs, qu’elle réponde à nos exigences en matière de critères extra-financiers et qu’elle soit dotée de la capacité d’innover sur la durée. Pour cela, nous étudions le business model de la société, sa croissance, ses niveaux de rentabilité, ses parts de marché, sur les investissements en recherche et développement mais aussi en ressources humaines [4].

Comment aboutissez-vous ensuite au portefeuille ?

Pour chacune des quelque 150 valeurs issues de ce deuxième filtre, nous déterminons un objectif de cours à 3 ans, ce qui nous permet de définir un potentiel de hausse, ajusté du risque intrinsèque à la valeur. Sur cette base, nous définissons le portefeuille qui est composé d’une trentaine de valeurs, nos plus fortes convictions. Ensuite, notre suivi des pondérations et du potentiel de hausse est permanent [5].

Quel est l’objet de ce suivi ?

Nous veillons à ajuster les pondérations en fonction du potentiel de hausse des titres. Cette approche dynamique nous permet de renouveler en permanence le potentiel de hausse du porte feuille dans sa globalité. Cette démarche nous a permis d’enregistrer une performance significative de 58,1 %, sur les 8 premiers mois de l’année alors que l’indice de référence est à -1,7[6]

Sur combien de thèmes êtes-vous investis ?

Nous sommes investis sur une dizaine de thématiques parmi lesquelles les nouveaux modes de vie, les énergies renouvelables, la robotique et l’automatisation, l’e-commerce, les disrupteurs financiers, la santé 2.0, la cybersécurité ou encore le cloud.

Vous misez sur la diversification thématique ?

Oui, car elle permet une meilleure gestion du risque d’autant que nous consolidons notre approche en veillant à ce que la demande rencontre en permanence l’offre des entreprises détenues en portefeuille. La demande peut en effet évoluer comme on a pu le constater depuis le début de la crise sanitaire, qui a généré l’accélération de la digitalisation des entreprises. La demande peut aussi évoluer en fonction de la réglementation ou d’un changement d’habitude de consommation. En Chine, par exemple, une nouvelle tendance se dessine, les Chinois étant de plus en plus nombreux à se rendre au restaurant pour y organiser leurs repas de famille, ce qui nous a incités à investir dans des leaders de la restauration chinoise.

Comment s’articule votre approche extra-financière ?

L’intégration ESG a été généralisée à La Financière de l’Echiquier en 2018, à tous les fonds gérés activement. Nous accordons une importance particulière à la Gouvernance, ancrage historique de notre approche responsable. Cette analyse des critères ESG enrichit notre analyse des risques.

Comment procédez-vous ?

Notre méthodologie, très stricte, consiste à attribuer une note ESG à chaque entreprise, la prépondérance étant accordée à la gouvernance qui représente 50% de cette note. Nous votons également systématiquement lors des assemblées générales. Enfin, l’empreinte carbone du fonds est environ de 12 tonnes équivalent CO2 par million d’euros investi, alors que celle de notre indice de référence, le MSCI ACWI net return EUR, affiche une empreinte proche de 200. Le score d’Echiquier World Next Leaders s’explique notamment par l’absence en portefeuille de valeurs industrielles ou d’énergies fossiles. De plus, les valeurs en portefeuille affichent pour la plupart un bilan carbone neutre. Certaines pourraient atteindre un bilan carbone négatif au cours des prochaines décennies.

[1]Les valeurs sont citées à titre d’exemple. Leur présence en portefeuille n’est pas garantie dans le temps.
[2]Ces fonds sont principalement exposés au risque de perte en capital, aux risques actions, de change, taux et crédit.
[3]Les filtres quantitatifs peuvent évoluer dans le temps.
[4]Le processus d’investissement mis en œuvre par l’équipe de gestion s’appuie sur une méthode propre susceptible d’évoluer dans le temps.
[5]Le fonds est principalement exposé au risque de perte en capital, au risque actions, au risque de taux et aux risques liés à l’investissement dans les petites et moyennes valeurs.
[6]Sur 5 ans, de + 20,9% annualisée ; +8,6% pour l’indice. Les performances passées ne préjugent pas des performances
futures. Données au 31.08.2020