Flash Marchés
Les marchés actions viennent de connaître une correction brutale et généralisée. Lundi 24 février, les principaux indices actions ont reculé de 3% à 4% pour la plupart. Dans le même temps, l’or a atteint des niveaux inédits depuis 2013 et les obligations des pays jugés « sûrs » comme les Etats-Unis et l’Allemagne étaient fortement recherchées. De ce fait, le taux à 10 ans allemand frôle de nouveau le niveau de -0,50%, non loin de ses niveaux records proches de -0,70% enregistrés à la fin de l’été dernier.
Quel a été le déclencheur ?
Les mesures de confinement de certaines villes et les décisions de fermeture d’institutions prises en Italie au cours du week-end pour endiguer la propagation du coronavirus Covid-19 sont les principaux déclencheurs de cette soudaine aversion au risque. Jusque-là, les pays asiatiques étaient presque les seuls concernés par de telles mesures. Désormais, l’Europe semble sur le point de leur emboîter le pas. Qui sait si les Etats-Unis ne le seront pas bientôt, eux aussi ? Quelles conséquences économiques aurait le confinement des capitales occidentales ? C’est le genre de questions qui agitent le marché.
La situation macroéconomique globale est-elle détériorée ?
Certainement. En Chine, la consommation et la production sont en nette baisse. Aux Etats-Unis, l’enquête sur l’activité économique dans le secteur des services (dont le transport et le tourisme) a plongé sous le niveau de 50, c’est-à-dire en zone de contraction. En zone euro, le ralentissement est pour le moment moins clair, mais il semble difficilement évitable.
Les banques centrales vont-elles intervenir ?
Très probablement. Tout risque de ralentissement brutal de l’activité économique est attentivement suivi par les banques centrales. Mais pour l’instant, aucune mesure n’a été annoncée. Les réunions de la FED et de la BCE auront lieu mi-mars. D’ici-là, des mesures pourraient être suggérées à demi-mot dans les discours des banquiers centraux, mais il faudra sans doute patienter au moins trois semaines, ou davantage, avant que des mesures puissent être officiellement prises.
Quels secteurs, valeurs ont été les plus touchés ?
Les secteurs du luxe, des transports et du tourisme sont les plus touchés. Les secteurs cycliques, ou fortement importateurs de produits chinois (électronique notamment) le sont aussi.
Que faire ?
La correction de marché se produit sur fond d’un rallye très soutenu depuis plusieurs mois. Les marchés étaient donc particulièrement vulnérables. Et si la diffusion du virus prend un tour incontrôlable, les dégâts économiques pourraient être sérieux. Il est donc logique que les marchés corrigent.
A nos yeux, la correction pourrait donc continuer quelque peu. Par la suite, tout dépendra de deux facteurs : la propagation du virus et les mesures associées d’une part, et la réaction des institutions d’autre part.
Si le premier facteur est pour nous impossible à prédire, le second l’est bien davantage. Les banques centrales feront tout pour faciliter les conditions financières des Etats, des entreprises et des consommateurs en difficulté. Les Etats eux-mêmes, soutenus par les banques centrales, pourront prendre des mesures d’exception pour soutenir l’économie, par exemple des reports ou crédits d’impôts sur les entreprises (mis en place en Chine, évoqués en Italie). Cela soutiendra le marché et l’économie après une première vague de tension.
Mais il est vrai qu’à court terme, le marché pourrait continuer à être volatil. Nos gérants essaient d’en tirer parti, en achetant des valeurs de qualité dont le prix a fortement baissé pour certains, en investissant une partie de leurs liquidités pour d’autres, ou encore en ajustant l’exposition actions dans certains fonds, les fonds flexibles notamment… Il nous semble donc judicieux de composer avec la volatilité à court terme pour tenter de tirer profit des mesures à moyen terme qui, selon nous, ne sauraient manquer d’être prises par les institutions financières des principaux Etats occidentaux et par la Chine. Patience et mobilité.