Olivier de Berranger

Le point sur Echiquier ARTY

Fonds diversifié européen, Echiquier ARTY investit uniquement dans des produits simples : des actions, des obligations et des billets de trésorerie d’entreprises européennes. Il a fêté cette année ses 7 ans d’existence avec une performance cumulée à fin décembre de 48,4% soit un taux de rendement annualisé de 5,3%.

Son exposition aux actions européennes de « rendement » peut représenter de 0 à 50% de l’actif net, sans biais de style (croissance et/ou « value ») ni contrainte de taille de capitalisation, même s’il se concentre sur les plus grandes valeurs.

Enfin, la mobilité dans l’allocation inter et intra-classes d’actifs reste un pilier de sa gestion : Echiquier ARTY privilégie la flexibilité dans ses investissements en se concentrant sur la classe d’actifs, l’émetteur et le produit qui offrent le meilleur rapport entre risque pris et rendement attendu.

Les opérations

Conjoncturelles

Echiquier ARTY clôture l’année 2015 avec une exposition actions quasiment au même niveau qu’il y a un an, à 31%. Cette exposition instantanée cache cependant une mobilité soutenue au cours de l’année, avec un taux qui a atteint un maximum de 36,5% au premier trimestre 2015 et un minimum de 25% à l’automne. Nous avons vendu 14 dossiers comme BANCO SANTANDER, DAIMLER ou FUCHS PETROLUB et en avons acheté 11 nouveaux à l’instar de CREDIT SUISSE, NESTLE ou SPIE. A 31%, Echiquier ARTY reste donc tactiquement surpondéré en ce début d’année par rapport à son indice de référence (25% MSCI Europe dividendes réinvestis).

Sur le front obligataire, l’année 2016 s’annonce délicate. Une fois retombée la poussière laissée par la crise de 2011, les marchés obligataires européens ont profité plusieurs années de performance remarquable, tirée à la fois par la tendance baissière des taux de référence – à savoir les emprunts souverains – et le resserrement des primes de risque. Cette tendance bien établie a probablement touché à sa fin au premier semestre 2015. Une volatilité accrue avec des taux au plancher, une liquidité du marché secondaire qui se détériore sous le poids des contraintes réglementaires, une banque centrale américaine qui entame enfin son cycle de relèvement des taux et l’accroissement des risques idiosyncratiques : telles ont été les nouveautés de la deuxième partie d’année 2015 pour l’investisseur obligataire, nouveautés qui devraient perdurer en 2016.

Fondamentales

Dans le combat mondial pour faire remonter les attentes d’inflation, 2015 aura marqué la fin de la concordance des politiques monétaires des principales banques centrales. En effet, si la Fed a remonté son taux de référence en décembre pour la première fois depuis 2006, en zone euro, la BCE reste au contraire la plus accommodante possible. Le programme d’assouplissement monétaire devrait continuer de soutenir l’économie réelle, à travers le relâchement des conditions d’octroi de crédit par les banques. Si nous sommes convaincus que les taux vont rester au plancher dans la partie courte de la courbe, nous continuons d’estimer que le risque pris sur la partie longue n’est pas assez rémunéré, même après la pentification que nous anticipions pour 2015. Echiquier ARTY reste par conséquent exposé en majorité aux tranches de maturité allant de 2 à 5 ans et affiche une duration moyenne de 3,5 années.

Dans ce contexte, le fonds continue de privilégier les sociétés financières qui représentent 40,3% de sa poche obligataire, avec une exposition importante à la dette subordonnée. Ce choix a été payant en 2015 ; nous croyons qu’il restera encore porteur en 2016. Nous restons très sélectifs sur ce segment et sommes présents tout particulièrement sur l’ensemble des banques françaises (BPCE, BNP, LA BANQUE POSTALE, SOCIETE GENERALE, BFCM et CREDIT AGRICOLE) et les grands leaders  italiens et espagnols (UNICREDIT, INTESA et BBVA). En revanche, nous sommes de plus en plus prudents sur le segment High Yield qui affiche à 22,9% une exposition en nette baisse par rapport au début d’année 2015.

Sur la poche actions, Echiquier ARTY conserve son biais « rendement » et reste concentré sur des valeurs liquides avec une capitalisation moyenne proche de 50 milliards d’euros. C’est pourtant DEVOTEAM qui figure au premier rang de la performance annuelle avec un gain de plus de 120% alors que ROYAL DUTCH SHELL, subissant la violente baisse du prix du baril de pétrole, affiche un recul de 18,6% après réintégration du dividende. L’univers d’investissement est très majoritairement composé des dossiers initiés par les autres fonds de la Financière de l’Echiquier.

Stratégie

Dans un contexte de forte volatilité attendue sur les taux longs en 2016, Echiquier ARTY restera faiblement exposé au risque de taux et se concentrera sur le risque de crédit. Sur les actions, l’attrait relatif des actions européennes en général soutiendra notre taux d’investissement. La rémunération des actionnaires sur le long terme (dividendes, rachats d’actions, spin-off ou attribution gratuite) demeure fondamentale pour notre choix de titres.

Echiquier ARTY clôture l’année 2015 en hausse de  2,3% et affiche une progression de 48,4% depuis son lancement, soit 5,3% annualisé.