Les enveloppes fiscales : où placer votre épargne ?

Les titres financiers (actions, obligations, parts d’OPC…) doivent être déposés sur un compte : on parle d’enveloppe fiscale. Ces enveloppes déterminent notamment la fiscalité appliquée aux gains réalisés, les conditions de retrait de votre épargne, et dans certains cas le devenir des placements en cas de décès.

Optimiser son épargne, c’est aussi savoir utiliser ces enveloppes à bon escient : suivez le guide !

 

Quelles sont les enveloppes fiscales à votre disposition ?

Le compte-titres est l’enveloppe la plus universelle : il peut accueillir tout produit financier autorisé en France. Il n’impose aucune contrainte sur la nature des instruments et offre une liquidité immédiate, sous réserve de la liquidité des instruments. En revanche, le compte-titres n’offre aucun avantage fiscal. Les produits financiers sont soumis au régime général et doivent être déclarés chaque année. Les moins-values peuvent, sous conditions, être reportées sur les années futures et s’adosser aux plus-values.

Le PEA (Plan d’Épargne en Actions) est un compte-titres assorti d’un avantage fiscal : au bout de 5 ans, les produits réalisés au sein du plan sont exonérés d’impôt (mais pas de prélèvements sociaux), toute sortie avant cette date entraînant la clôture du plan. En contrepartie de cet avantage, le PEA ne peut accueillir que des actions et OPC investis en actions, et est plafonné à 150 000 €. Du fait de son allocation en actions, il est à réserver à la poche risquée du patrimoine financier, avec un horizon de placement long terme.

L’assurance-vie est l’enveloppe fiscale plébiscitée par les Français, qui y ont collectivement déposé près de 2000 milliards d’euros, soit 3 fois plus que sur les livrets réglementés (source : France Assureurs, Banque de France, fin 2021). L’assurance-vie est extrêmement polyvalente : c’est à la fois un instrument de placement diversifié, d’optimisation fiscale et d’aménagement de la transmission. Elle n’est soumise à aucun plafond, et il est possible d’en ouvrir plusieurs, par exemple pour préparer des projets différents. Certains avantages étant liés à la durée de détention et à l’âge au moment des versements, il est souvent avantageux d’ouvrir des contrats le plus tôt possible.

Le PER (Plan d’Épargne Retraite) est un produit dédié à l’épargne retraite. Son principal avantage tient à la défiscalisation : les sommes que vous versez sont déduites de votre revenu imposable. En contrepartie, vous devez accepter de bloquer les sommes jusqu’à la retraite. La gestion du PER est à horizon : un gérant réduit le risque au fur et à mesure que vous approchez de l’âge de la retraite.

Le contrat de capitalisation est très proche de l’assurance-vie et répond à des problématiques très spécifiques. Sa particularité tient au fait qu’il n’est pas dénoué au décès du souscripteur, il est transmis aux héritiers. Il est aussi ouvert aux personnes morales (holdings, sociétés commerciales, SCI…). 

 

Comment choisir la bonne enveloppe fiscale ?

L’idéal est de contacter votre gérant privé, puisque la ou les bonnes enveloppes dépendent de votre situation patrimoniale. Néanmoins, voici quelques principes généraux :

  • Pour adopter une allocation diversifiée entre plusieurs classes d’actifs : privilégiez l’assurance-vie.
  • Pour protéger vos proches (notamment en cas de famille recomposée, concubinage, ou PACS) : privilégiez l’assurance-vie.
  • Pour une épargne à long terme en actions: privilégiez le PEA ou l’assurance-vie.
  • Pour réduire vos impôts au moment des versements : privilégiez le PER.
  • Pour préparer votre retraite : privilégiez le PER ou l’assurance-vie.
  • S’il ne fallait choisir qu’une enveloppe : privilégiez l’assurance-vie.
  • S’il fallait en choisir une deuxième : privilégiez le PEA.

En tout état de cause, n’hésitez pas à diversifier vos enveloppes. Outre le fait de prendre date, et donc de bénéficier au plus tôt des avantages fiscaux, vous ménagerez aussi le risque réglementaire. En effet, en cas de changement défavorable de la fiscalité, vous pourriez avoir un intérêt à détenir un contrat datant d’avant la réforme.