Banque centrale
Très attendues par les investisseurs, les réunions des banques centrales sont scrutées à chaque intervention. Leur rôle est de mettre en œuvre la politique monétaire tout en veillant à la stabilité du système financier. Fixés par ses statuts, les objectifs de sa politique varient d’une banque centrale à l’autre.
Toutefois, la crise économique et financière de 2008 les a conduites à mener, à des degrés différents, des politiques exceptionnelles dites “non conventionnelles”. Explications.
Quels sont les objectifs d’une banque centrale ?
L’objectif principal de la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE) est de maintenir la stabilité des prix. Ainsi, la BCE veille à maintenir l’inflation à un taux inférieur mais proche de 2% (0,7% actuellement en France). Pour cela, elle dispose des outils de politique monétaire traditionnels comme la fixation du niveau des taux directeurs dont le principal est le taux auquel les banques commerciales peuvent emprunter des capitaux à très court terme (0,25% actuellement).
La Réserve Fédérale (la Banque Centrale des Etats-Unis, souvent appelée FED) a des objectifs plus larges que la BCE. Au-delà de la stabilité des prix, la politique monétaire de la FED recherche également la croissance économique et le plein emploi.
Quelles sont les politiques non conventionnelles des banques centrales?
Quand les outils traditionnels de politique monétaire (niveau des taux court, niveau des réserves obligatoires des établissements financiers…) ne suffisent pas à rétablir durablement la stabilité financière, les canques centrales peuvent avoir recours à des mesures non classiques appelées politiques non conventionnelles.
Par exemple, après la crise de 2008, la BCE est intervenue pour rétablir les conditions de liquidités normales sur les marchés monétaires. Elle a mis en place des prêts massifs aux établissements financiers appelés LTRO (Long Term Refinancing Operation). Pour la BCE, ces prêts d’une durée exceptionnelle de trois ans représentent un changement de politique considérable.
Ces prêts visent à fluidifier le marché interbancaire, lieu où les banques se prêtent des capitaux entre elles à court terme. En venant au secours d’établissements financiers à court de liquidités, elle vient pallier un dysfonctionnement et restaure la confiance.
En effet, en cas de risque de crise systémique, la BCE peut augmenter la taille de son bilan et jouer le rôle de prêteur en dernier ressort.
Aux Etats-Unis, la FED est allée plus loin dans la mise en œuvre de sa politique non conventionnelle pour endiguer la crise économique. Elle a mis en place une politique d’assouplissement quantitatif (“Quantitative Easing”) : la FED achète des bons du trésor américains et des actifs risqués d’institutions financières (pour un total de 65Md$ chaque mois). Avec ces capitaux, les vendeurs (souvent des banques) peuvent davantage prêter et financer directement l’économie. Les signes de reprise de l’activité économique aux Etats-Unis conduisent maintenant la FED à réduire graduellement ces achats d’actifs (“tapering”).
La gestion de la crise depuis 2008 par les banques centrales a démontré un certain pragmatisme. Leurs différentes interventions “dans le feu de l’action” démontrent que ces institutions ont les outils nécessaires, voire sont prêtes à en créer de nouveaux, pour faire face à des situations exceptionnelles. Une nouvelle que les marchés boursiers ont saluée !