La prise de risque : condition obligatoire pour espérer du rendement sur vos placements ?

Peut-on espérer un rendement de 4% annuels sans prendre de risque ? Est-il indispensable de prendre des risques dans mes placements ? Comment savoir si je peux supporter un risque élevé ?

Comme une partie de nos clients, vous vous êtes peut-être déjà posé ces questions. En effet, le risque en investissement peut être un sujet d’inquiétudes et de questionnements. Il n’en est pas moins la condition sine qua non pour une espérance de rendement élevée.

Pour favoriser une gestion plus sereine de votre épargne, voici nos réponses aux questions que nous rencontrons le plus souvent sur la notion de risque :

 

Qu’est-ce qu’un investissement risqué ?

Nous avons pu discuter du risque de liquidité dans un article précédent, mais un investissement risqué comporte deux autres caractéristiques majeures :

La volatilité mesure la variation à la hausse ou à la baisse d’un actif par rapport à son prix moyen, et donc son risque. Un actif avec une volatilité faible varie peu, alors qu’un actif avec une forte volatilité pourra atteindre des valeurs très hautes, mais aussi très basses. Un produit financier avec une forte volatilité présente donc un risque plus important de perte en capital.

L’incertitude est la conséquence directe de la volatilité d’un actif car elle correspond à l’impossibilité de connaître à l’avance l’évolution de sa valeur. Vous ne pouvez donc pas prédire le rendement de votre investissement sur une période donnée.

Plus la volatilité et l’incertitude sont importantes, plus l’investissement est considéré comme risqué.

Pour se faire une idée de l’étendue des variations possibles, on se réfère à l’historique d’un placement et à sa tendance d’évolution sur les années passées. Ces données ne permettent en aucun cas de prédire l’avenir, ce que rappelle la mention “les performances passées ne préjugent pas des performances futures”.

Même s’il est impossible de prévoir l’avenir, on peut utiliser ces données pour déterminer une “performance espérée” ou un “potentiel de performance” indicatif.

Face à la volatilité et à l’incertitude, vos meilleurs alliés sont la diversification, qui vous permet de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier, et un horizon de placement long, qui laisse le temps à votre placement de reprendre de la valeur en cas de période difficile.

 

Un outil pour mieux comprendre le niveau de risque auquel vous vous exposez : L’échelle de risque notée de 1 à 7.

Sur cette échelle, un indicateur clé, un actif noté 1 présente un risque plus faible de perte en capital, les actifs avec un risque de niveau 7 étant les plus risqués. Cette échelle se présente de la manière suivante sur les documents remis avant la souscription d’un actif (DICI) :

Cet indicateur permet de différencier les actifs selon leur niveau de risque et leur potentiel de performance, afin de mieux comprendre lesquels seront adaptés à votre projet.

 

Quels sont les placements risqués ?

Voici quelques exemples d’actifs avec des niveaux de risque différents :

Le Capital investissement a pour objectif de profiter de la croissance sur le long terme d’entreprises non cotées soigneusement choisies. Il est donc risqué par nature, puisqu’il existe plus d’incertitudes sur les données économiques d’entreprises qui ne sont pas cotées en Bourse.

Les fonds en actions : Les actions sont des parts du capital d’une société, détenues par un investisseur. La valeur d’une action dépend notamment des résultats de la société en question et de la manière dont elle distribue ses dividendes. Les fluctuations du marché peuvent créer une forte incertitude. Il s’agit donc d’un actif considéré comme risqué.

Les SCPI, ou pierre papier, sont des investissements collectifs qui reposent sur la location d’un ensemble de biens immobiliers. Le principal objectif d’une SCPI est d’apporter un revenu stable sur le long terme et des rendements moins incertains que pour les actions. Il ne s’agit pas pour autant d’un investissement sans risque car les SCPI sont exposées aux marchés immobiliers, qui peuvent être volatils.

Le fonds en euros est un support financier garanti en capital disponible sur les contrats d’assurance-vie. Vous ne pouvez pas perdre d’argent en choisissant cet investissement. En revanche, ses rendements moyens décroissants sur les dernières années le rendent moins attractif.

Le tableau ci-dessus donne une indication de la relation entre risque et rendement pour ces 4 actifs. Ces performances peuvent varier d’une année à l’autre. En effet, il n’est pas rare qu’un portefeuille varie de 10% à 20% sur une année.

Pour optimiser votre stratégie d’investissement, il est recommandé de ne pas vous limiter à un type d’actif, mais de diversifier votre portefeuille avec différents niveaux de risques.

 

La prise de risque est obligatoire pour espérer une bonne performance sur mes placements ?

La performance espérée d’un investissement est étroitement liée à son niveau de risque. Un placement peu risqué rapporte peu. Un placement plus risqué, qui présente donc un risque de perte plus important, offre une espérance de rendement plus élevée.

Les deux notions de risque et d’espérance de rendement sont inséparables :

Chacun d’entre nous préfère naturellement la certitude à l’incertitude. Ainsi, en tant qu’investisseur, vous aurez tendance à accepter l’incertitude en échange d’une récompense en contrepartie. Vous n’accepterez donc de prendre du risque que si vous pouvez espérer un rendement supérieur.

A l’inverse, un acteur qui propose un placement sans risque n’aura pas besoin de garantir un rendement élevé pour attirer les investisseurs.

 

Comment savoir si je peux choisir des placements avec un risque élevé ?

La première question à vous poser est celle de votre tolérance au risque. Certaines personnes sont naturellement plus averses que d’autres à la prise de risque. Avez-vous tendance à accepter de prendre des risques ? Comment pensez-vous réagir en cas de perte de capital ?

Ensuite, votre expérience et votre connaissance des mécanismes d’un investissement entrent en compte. Un investisseur expérimenté sera susceptible de mieux vivre une forte volatilité. Avez-vous déjà investi dans des actifs risqués ? Si oui, avez-vous déjà expérimenté des pertes en capital ?

Votre situation personnelle et financière est également un facteur important, car elle permet de construire votre stratégie en fonction de l’état de votre patrimoine. Avez-vous constitué une épargne de sécurité, disponible et à faible risque de perte, pour parer aux imprévus et financer vos projets de vie sur les prochaines années ? Quelle part de votre patrimoine est déjà investie sur des produits risqués ?

Enfin, les objectifs de votre projet d’investissement déterminent les besoins spécifiques auxquels ce placement devra répondre. A quel horizon de temps devez-vous récupérer votre argent ? Quelle part de votre patrimoine représente cet investissement ?

Même si les préférences personnelles sont importantes, elles ne doivent pas définir, à elles seules, la logique de vos placements.

Ainsi, une faible tolérance au risque ne signifie-t-elle pas nécessairement qu’il n’est pas judicieux de prendre un peu de risque sur une partie de vos placements. C’est notamment le cas si vous disposez d’un horizon de placement long et que vous possédez déjà un livret A bien rempli. A l’inverse, une forte tolérance au risque ne signifie pas que vous pouvez investir l’ensemble de votre épargne sur des actifs risqués.

En pratique, votre gérant privé ou votre conseiller vous aidera à définir votre “profil d’investisseur” ou “profil de risque” en tenant compte de ces différents paramètres.

Ce conseil permettra d’équilibrer votre prise de risque et de garder un sens de la mesure vital en matière d’investissement, en évitant de céder à certaines idées reçues.

 

Existe-t-il des placements performants sans risques ?

Idée reçue n°1 : Un placement sécurisé qui rapporte 4% par an, c’est possible. Faux. Du moins, plus aujourd’hui.

Il y a 15 ou 20 ans, le fonds en euros de l’assurance vie, garanti en capital, et les obligations d’Etat, considérés comme des placements peu risqués, pouvaient rapporter entre 4% et 5%. Cette époque est révolue.

Les obligations d’Etat bien notées offrent désormais une espérance de rendement proche de 0, voire négative dans certains cas. Quant au fonds en euros, il peine à dépasser 1,2% à 1,5% ces dernières années.

Epargner sans prendre de risque reste possible, en optant par exemple pour les livrets d’épargne ou le fonds en euros, mais cela implique de renoncer à une espérance de rendement élevée.

Idée reçue n°2 : L’immobilier est un placement sans risque à fort rendement. Faux.

Certes, l’immobilier à récemment démontré une stabilité en production de revenus. Il ne s’agit pas pour autant d’un investissement sans risque. Ce marché aujourd’hui en croissance reste sensible aux retournements de marché. Dans le cas d’une SCPI par exemple, si la valeur des immeubles dont vous détenez des parts chute, la valeur de votre investissement suivra. Il est aussi important de garder à l’esprit le risque de liquidité que présente l’immobilier, puisque vous n’avez pas d’accès immédiat à votre argent.1

Idée reçue n°3 : Les obligations ne sont jamais des actifs risqués. Faux.

Les obligations sont des parts de dettes émises par un Etat ou une entreprise. Dans le cas des obligations d’Etat, celles-ci sont considérées comme peu risquées car le risque de défaut d’un Etat est faible. Les obligations d’entreprises, elles, peuvent s’avérer plus risquées. C’est notamment le cas des obligations à hauts rendements, émises par des sociétés qui ont un risque de défaut plus prononcé. Pour compenser ce risque, leur taux d’intérêt est plus élevé.

 

Est-il possible de réduire le risque d’un placement sans compromettre son rendement ?

Choisir des placements qui comportent des risques ne signifie pas que vous renoncez à contrôler le niveau de risque que vous prenez. Votre stratégie d’investissement, notamment grâce à la diversification de vos actifs, vous permet d’optimiser le risque pris pour un objectif de rendement donné.

En diversifiant votre portefeuille, vous vous exposez aux variations de nombreux actifs. Dans le cas des fonds en actions par exemple, plus le fonds comporte d’actions, plus la baisse de valeur d’une action est susceptible d’être compensée par les autres, alors que votre espérance de rendement est peu impactée.

Cette méthode de diversification permet de réduire le risque spécifique, c’est-à-dire le risque lié à une valeur. Elle ne permet pas toutefois d’annuler les risques liés aux mouvements du marché dans son ensemble.

Cet exercice est difficile et il peut être pertinent de le confier à un professionnel. LFDE travaille avec vous pour optimiser votre stratégie d’investissement.

 

La position de La Financière de l’Echiquier

En investissant dans les fonds de LFDE, votre placement est risqué par nature, mais vous bénéficiez d’une gestion privée personnalisée.

  • Nous définissons ensemble votre profil d’investisseur et les besoins de votre projet pour vous proposer la solution la plus adaptée à vos objectifs.
  • Nous prêtons une attention particulière à la diversification de votre portefeuille pour optimiser la prise de risque. Cette diversification s’entend sur plusieurs plans : en termes de classe d’actifs, d’exposition géographique, de secteurs, etc…
  • Nous vous garantissons une gestion sous mandat personnalisée et adaptée à vos projets.

 

Est-il possible de perdre la totalité de vos investissements ?

Pour que vous perdiez la totalité de vos investissements, il faudrait que l’ensemble des fonds dans lesquels vous avez investi atteignent une valeur nulle au même moment. La diversification des produits de LFDE rend ce scénario extrêmement peu probable. Et il n’est jamais survenu !

 

Comment réagir si mes placements perdent de la valeur ?

Pour comprendre l’impact que le risque que vous prenez aura sur vos objectifs d’investissement, il est indispensable de retenir que les variations enregistrées par la volatilité ne se traduisent pas nécessairement par des pertes effectives en capital.

Ces pertes ne sont cristallisées dans votre patrimoine que lorsque vous effectuez un rachat et que vous retirez votre argent du placement.

Si vous ne touchez pas à votre placement pendant une crise, vous laissez à votre argent la possibilité de retrouver, voire dépasser, sa valeur d’avant crash.

Cet exercice de patience suppose de disposer de la liberté financière nécessaire pour se passer de cette somme sur une période parfois longue. Votre épargne de réserve sécurisée et facilement accessible sera donc clé pour faire face à ces situations imprévues.

Pour mieux visualiser, observons l’évolution du MSCI World Index, l’indice boursier international le plus utilisé comme référence car il représente les 1600 plus grosses entreprises mondiales. Au cours des 20 dernières années, cet indice reflète les différentes crises qui ont touché l’économie mondiale.

Pourtant, sa valeur garde une trajectoire croissante sur le long terme. Certains chocs ont eu un impact plus durable que d’autres, mais, à ce jour, l’économie mondiale a su se relever de toutes les crises financières traversées pour retrouver, puis dépasser, sa situation d’avant crise.

Qu’est-ce que cela signifie pour vos investissements ?

Cela confirme que la probabilité de perdre l’intégralité de son capital est extrêmement faible. Choisir un horizon de placement long permet de modérer le risque pris lors d’une décision d’investissement.

En cas de crise, il est naturel d’éprouver un besoin de contrôle sur la situation en modifiant la répartition de ses placements. Dans cette situation, soigneusement définir votre horizon de placement en amont vous permettra de le respecter même en période de crise.

 

Pour résumer, 3 points clés :

Une espérance de gain élevée implique un risque de perte en capital fort.

Un horizon de placement long vous permettra de faire face aux baisses de valeur momentanées pour vos placements à volatilité forte

Le sens de la mesure est un principe vital en matière d’investissement. Un portefeuille diversifié permet de réduire votre exposition à la situation d’un actif isolé.