Une troisième voie

Lorsqu’on parle de gouvernance d’entreprise, la communauté financière tend à se scinder en deux camps. D’un côté, les investisseurs qui adoptent une approche passive : soit ils adhèrent aux orientations de l’équipe dirigeante, soit ils s’en vont. De l’autre, les investisseurs activistes dont l’objectif est d’influencer la stratégie ou la gestion de l’entreprise. A La Financière de l’Echiquier, nous préférons adopter une troisième voie, celle du dialogue.

Depuis la création de notre société de gestion, la qualité du management et la confiance que nous lui accordons sont des critères fondamentaux dans nos décisions d’investissement. Cela participe pleinement à la conviction que nous nous forgeons sur les sociétés. Nous nous intéressons de près à la gouvernance des entreprises : c’est un pilier essentiel de la méthode d’analyse des critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance) appliquée à notre gamme de fonds, et en particulier à Echiquier Major, fonds qui a, de nouveau cette année, obtenu le label ISR (Investissement Socialement Responsable) de Novethic. En règle générale, La Financière de l’Echiquier a une approche management friendly. Et lorsque nous décidons d’investir, c’est que nous avons un avis a priori favorable sur le management. Cela ne nous empêche pas d’être parfois en désaccord et de le faire savoir.

Approche Management friendly mais pas complaisante !

Les assemblées générales sont un moment propice pour faire connaître nos positions. En 2015, nous avons participé à 168 Assemblées Générales au cours desquelles nous avons voté contre 11% des résolutions présentées. En amont de ces événements, nous veillons à engager le dialogue lorsque cela est possible, afin de partager avec les entreprises notre politique de vote et affiner notre compréhension des résolutions présentées. C’est ainsi qu’en avril, nous avons contacté PUBLICIS, qui fait partie du portefeuille d’Echiquier Major : il nous semblait important d’informer l’équipe dirigeante de notre intention de voter contre la résolution prévoyant un changement des statuts pour permettre la nomination de censeurs. Il s’agit souvent d’un moyen permettant à des administrateurs atteints par la limite d’âge de continuer à participer aux Conseils. PUBLICIS a finalement choisi de retirer cette résolution, ce que nous avons accueilli favorablement.

Les entreprises aussi recherchent le dialogue

De plus en plus d’émetteurs tendent à adopter une approche proactive et contactent leurs actionnaires en amont des assemblées générales, afin de débattre au préalable des sujets susceptibles de recueillir des votes d’opposition. Citons à ce propos les efforts consentis par CRITEO, dont nous sommes actionnaires au travers d’Echiquier Major et d’Echiquier Agenor. Sur la forme, le groupe a rendu très accessible l’information permettant la bonne compréhension des résolutions et facilitant le vote. Sur le fond, le management s’est mobilisé pour engager la discussion avec les investisseurs sur les résolutions concernant les augmentations de capital et la rémunération des administrateurs.

C’est une approche que nous apprécions tout particulièrement ! Le dialogue avec les émetteurs fait partie intégrante de notre méthodologie d’analyse ESG. La Financière de l’Echiquier souhaite favoriser la progression des entreprises dans lesquelles elle investit sur l’ensemble des enjeux extra-financiers. Pour ce faire, nous formalisons avec les équipes dirigeantes des points de progrès en matière environnementale, sociale ou de gouvernance sur des sujets qui peuvent avoir une matérialité financière. Nous identifions et partageons avec les entreprises ces axes de progrès et monitorons dans le temps l’atteinte de ces objectifs. Cette démarche traduit notre conviction : l’amélioration ESG est une composante de la création de valeur, pour les actionnaires mais aussi pour l’ensemble des parties prenantes.