Olivier de Berranger

Le point sur Echiquier ARTY

Fonds diversifié européen, Echiquier ARTY investit uniquement dans des produits simples : actions, obligations et billets de trésorerie d’entreprises européennes. Pour l’investisseur, il offre une alternative de choix au fonds en euros dont le rendement est appelé à diminuer inexorablement – Echiquier ARTY vient de fêter 9 années d’existence avec une performance cumulée de 61,9% (5,5% en annualisé), une performance obtenue, donc, malgré les crises de 2008, de l’euro ou de la Grèce.

La mobilité dans l’allocation inter et intra-classes d’actifs reste un pilier de la  gestion du fonds : Echiquier ARTY privilégie la flexibilité dans ses investissements en se concentrant sur la classe d’actifs, l’émetteur et le produit offrant le meilleur rapport risque pris/rendement attendu.

Les opérations

conjoncturelles

A 30% environ, l’exposition actions reflète la solidité des publications des entreprises européennes. Les obstacles politiques des derniers mois n’ont pas réussi à briser leur dynamique bénéficiaire. Elles viennent de publier au premier trimestre des bénéfices en croissance de 23% sur un an, soutenus par des chiffres d’affaires en hausse de 10%.

Depuis fin 2015, nous avons vendu 14 dossiers (AIR LIQUIDE, KERING, RECKITT BENCKISER, UNILEVER…) et acheté 18 autres, ALSTOM, BOUYGUES, EVONIK, SWATCH notamment. Echiquier ARTY est aujourd’hui surpondéré aux actions par rapport à son indice de référence, le MSCI Europe dividendes réinvestis (25%).

Dans la poche obligataire, votre fonds a été particulièrement mobile (41 lignes soldées, 62 entrées pour un portefeuille de 138 obligations). Nous sommes convaincus que la stratégie de buy and hold n’est plus d’actualité et qu’il faut être réactif, notamment dans l’allocation sectorielle. Nous avons ainsi pris une bonne partie de nos profits sur la surexposition aux financières. De 32% début 2016, le poids des bancaires dans le portefeuille obligataire est aujourd’hui tombé à 18%. Si nous n’avons aucune inquiétude sur la solvabilité ou la liquidité globale du secteur bancaire européen, nous estimons que les primes de risque sont revenues sur des niveaux plus normatifs.

Fondamentales

L’environnement du marché des taux demeure très incertain pour les mois à venir : politique toujours accommodante en zone euro alors que la Réserve fédérale américaine continue de relever ses taux,  activité économique se redressant mais inflation encore faible, excédent budgétaire en Allemagne et déficit en faible réduction dans d’autres pays européens… Les signaux contradictoires se multiplient. Nous avons néanmoins choisi depuis le printemps 2016 d’afficher une duration très courte, c’est-à-dire d’avoir une sensibilité très faible aux mouvements de taux. Nous couvrons le portefeuille en vendant des futures sur le bund. Ainsi la performance de la poche obligataire a été meilleure au second semestre 2016 – phase de remontée des taux longs – qu’au premier semestre 2016 – phase de baisse. Le moteur obligataire du fonds reste alimenté par le risque de crédit et non par l’exposition aux taux, la duration de la poche obligataire s’affichant aujourd’hui à 1,7 année contre 3,5 début 2016.

Votre fonds a fortement changé la physionomie de sa poche actions : nous avons nettement renforcé le cycle européen (VOLKSWAGEN, STORA ENSO, EUROTUNNEL…) et allégé la croissance visible bien valorisée (UNILEVER, SABMILLER, LINDE). Nous avons aussi acheté dans de très bonnes conditions des entreprises ayant eu des accidents de croissance, comme SWATCH ou HUGO BOSS qui progressent respectivement de 49 et 24% depuis leur entrée en portefeuille. Nous continuerons d’être opportunistes tout en restant attentifs aux valorisations.

Stratégie d’investissement

La mobilité reste au cœur de notre gestion. Nous continuons de penser que, bien que chaotique, la remontée des taux longs demeure une forte probabilité en 2017. Le fonds restera faiblement exposé au risque de taux, pourra même être neutre en duration en vendant des obligations souveraines, et se concentrera sur le moteur historique de performance de la poche obligataire, le risque de crédit. Sur les actions, l’attrait relatif de l’Europe par rapport aux Etats-Unis demeure, même si les valorisations atteintes aujourd’hui tempèrent nos ardeurs. La rémunération des actionnaires sur le long terme demeurera, comme depuis 9 ans, fondamentale pour notre choix de titres.