Label(le)… histoire de l’ISR

Les fonds Echiquier Major et Echiquier ISR ont obtenu le nouveau label ISR soutenu par les pouvoirs publics, pour une durée de trois ans. Ce label, qui se substitue au label ISR de Novethic, est gage de la robustesse du processus d’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans la gestion des fonds labellisés. L’ambition de ce label d’Etat « est de distinguer des fonds d’investissement investis dans des émetteurs dont la stratégie et les pratiques de gestion répondent aux enjeux d’un développement durable ». Si nous nous réjouissons de l’obtention de ce label qui met en lumière le travail que nous réalisons sur l’analyse des critères extra-financiers, nous continuons de plaider contre « l’uniformisation » et de marquer notre différence, y compris sur l’ISR !

Une des vertus des labels est de procurer de la transparence et d’éclairer les investisseurs – individuels notamment, assez peu engagés sur l’ISR jusqu’à présent. Un rapport de l’Autorité des marchés financiers publié fin 2015 avait d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme sur la nécessité d’apporter plus de lisibilité à l’ISR, tout en reconnaissant qu’il n’existait pas un, mais des « ISR ». Les labels contribuent effectivement à une meilleure lisibilité, tout en laissant un espace de liberté pour que coexistent plusieurs formes d’ISR.


Une belle histoire… depuis 25 ans !

Au-delà de la seule lisibilité, il est important de comprendre les motivations. De l’ISR, d’accord, mais pour quoi faire ? A La Financière de l’Echiquier, nous avons commencé à faire de l’ISR un peu comme Monsieur Jourdain sa prose… sans le savoir, à une époque où l’ISR était un sujet inconnu. Depuis l’origine, il y a 25 ans, nous prêtons une attention toute particulière à la gouvernance des entreprises dans lesquelles nous investissons, aux hommes et femmes qui les dirigent et les incarnent. En 2007, nous avions formalisé notre approche ISR, et dès 2008, nous étions parmi les premières sociétés de gestion parisiennes à signer les PRI (Principles for Responsible Investment sous l’égide des Nations unies).

Notre méthode s’est enrichie au fil du temps. Mais elle reste fondamentalement basée sur le même socle, celui sur lequel se fonde notre approche de stock-picker : la rencontre des entrepreneurs, irremplaçable pour forger un avis circonstancié sur la qualité ESG des entreprises. C’est de cette façon que nous approfondissons notre connaissance des entreprises et que nous appréhendons mieux leur culture et leurs risques. C’est, d’après nous, la raison d’être de l’ISR. C’est aussi la raison pour laquelle nous ne sous-traitons pas notre réflexion à des agences de notation extra-financière.

La gouvernance, notre fil d’Ariane

L’attention portée à la gouvernance est un héritage auquel nous sommes attachés. Elle se traduit concrètement par la place prépondérante que ce critère occupe dans notre évaluation des entreprises : il représente plus de 60% de notre note ISR, qui détermine l’éligibilité des entreprises dans nos fonds ISR. Pour nous, la gouvernance ne se résume pas à la séparation des fonctions de président et de directeur général ni au degré d’indépendance des conseils d’administration. La gouvernance recouvre également la qualité du management. Nous évaluons ainsi le track record (son histoire) du dirigeant, sa capacité managériale, sa légitimité. Une part de subjectivité que nous assumons pleinement et qui ne pénalise pas pour autant l’importance accordée aux critères environnementaux et sociaux : l’expérience nous a enseigné que les bons managers sont pionniers en matière de responsabilité sociétale. Ils sont capables d’insuffler une vision et de déployer des politiques sociales et environnementales ambitieuses.

L’ISR se professionnalise et les labels contribuent à cette tendance. Nous sommes, depuis longtemps, convaincus de l’impact positif de cette approche sur notre gestion. Et, label ou pas, nous resterons fidèles à notre méthode qui a su démontrer, au fil des années, sa contribution à la performance.